La fin de l'ère de la brique ? La transition énergétique dans le secteur de la brique

Y a-t-il encore un avenir pour la brique à l’heure où l'Europe a dessiné les contours d'une économie neutre en CO2 d'ici 2050 ? Cette question me revient encore et encore. Tout le monde sait que les briques sont cuites dans un four et que cette opération nécessite de l'énergie. Cela pourra-t-il durer ?

L'avenir

Je peux rassurer tout le monde. La réponse est oui, la brique est un matériau de construction qui se porte bien. Même en ces temps troublés, nous continuons à regarder vers l'avenir et à élaborer nos plans pour l’avenir proche et moins proche. Chez Vandersanden, nous sommes fiers de penser non pas en années, mais en générations. Et je suis très confiant dans le fait que la prochaine génération produira aussi des briques.

Par contre, la brique de parement, et notre industrie avec elle, se présenteront sous une autre forme. L'efficacité énergétique est à cet égard un des vecteurs principaux du changement, que ce soit pour les acheteurs, les promoteurs immobiliers et les fournisseurs. Quant à nous, nous sommes déjà largement engagés dans la planification et l'exécution de cette transformation, parce que notre ambition est d’être à l’avant-garde en matière de durabilité.

Nous voyons cette transition en deux étapes. Dans un premier temps, d'ici 2030, nous voulons diminuer drastiquement les émissions de notre production de briques de parement et de briques de pavage.

Nous fixons ensuite l’horizon à 2050. D'ici là, nous voulons parvenir à un processus de cuisson 100% écologique et énergétiquement neutre.

2030 : la brique de parement au régime

La brique est en réalité un matériau de construction très durable. Elle est constituée de matières premières naturelles et souvent recyclables comme l'argile et le sable. La production des briques ne produit quasiment pas de déchets.

Par contre, pendant la production, nous émettons du CO2 dans l'atmosphère : pendant la cuisson et plus encore pendant le séchage. Quelques chiffres : nous avons émis environ 60.000 tonnes de CO2 dans nos briqueteries belges (à Bilzen et Lanklaar) et quelque 25.000 tonnes dans nos briqueteries néerlandaises (à Beek et Hedikhuizen).

Ces chiffres ne représentent qu'un infime pourcentage des émissions annuelles totales de CO2 de notre secteur – soit 18 millions de tonnes en Belgique. Mais cela ne doit surtout pas être une raison pour minimiser le problème : en matière de développement durable, chacun doit apporter sa pierre à l'édifice, au sens propre comme au figuré. 

Comment faisons-nous ? L'évolution principale est celle qui touche aujourd'hui la brique de parement, obligée de faire des restrictions, une évolution qui s'appelle la « dématérialisation » (et qui décrit le rétrécissement des briques de parement dans leur largeur).

2030 : la brique de parement au régime
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Dans sa forme la plus extrême, cette évolution se traduit par le passage de la brique de parement à la plaquette de parement.

 

Jean-Pierre Wuytack
Ancien PDG Vandersanden

Économie d'énergie et durabilité

Une brique de parement standard mesure aujourd'hui 10 cm. L'époque où nos façades étaient recouvertes d'une couche de briques de 10 cm est derrière nous. Nous évoluons aujourd'hui vers des briques qui ont une profondeur comprise entre 6,5 et 8 cm. Cela permet des économies sur les matériaux, mais le processus de

production est également beaucoup moins énergivore. Certaines variantes ne sont pas beaucoup plus fines, mais des évidements dans la brique permettent d'utiliser moins de matière première. Cela dit, nous nous heurtons systématiquement au mur des 30% d'économie.

Le rétrécissement de la brique ne s'arrête pas là. Vandersanden a déjà pris les devants pour fabriquer des plaquettes de parement de 1,8 cm. Ces plaquettes peuvent être obtenues en sciant des briques en plaquettes, mais Vandersanden est le premier fabricant de briques à passer à la production de plaquettes de parement ECO, qui sont actuellement formées dans des moules de 1,8 cm.

Avec ces plaquettes de parement de 1,8 cm formées dans le moule, l'utilisation de matières premières est réduite de plus de 70 % par rapport aux briques de parement traditionnelles. La consommation d'énergie est actuellement réduite de 50 % car les plaquettes sont posées en cassettes pour être cuites dans un four tunnel. Dans un avenir proche, Vandersanden veut faire cuire ces plaquettes dans un « four à rouleaux » afin de réduire la consommation d'énergie de 70 %.

En utilisant moins de matière de base, nous économisons non seulement de l'énergie et des matières premières, mais nous obtenons aussi une diminution spectaculaire des émissions causées par le transport. Et à partir du moment où l'on recourt à des briques et/ou des plaquettes plus fines, l'espace prévu pour l'isolation dans les murs est également plus important.

Les briques de parement neutres en CO2 sont donc pour ainsi dire à portée de main grâce au passage vers les ECO-plaquettes de parement cuites dans des fours à rouleaux. Une fois parvenu à ce stade, il n'est plus si difficile de franchir l'étape suivante et de d’arriver à une brique neutre en CO2 ou même à une brique « zéro émissions ». Cet objectif, dans la mesure où la production de briques est intense en CO2 et se fait au moyen de combustibles fossiles, reste pour l’heure une perspective lointaine.

D'ici 2050, nous voulons avoir surmonté cette difficulté même si nous devons encore dépasser certains obstacles liés à des autorisations techniques, comme la possibilité de pouvoir produire de l'électricité verte avec des éoliennes.

2050: la neutralité en CO2 via un processus de production plus écologique

2050: la neutralité en CO2 via un processus de production plus écologique

Sur la base de la nouvelle norme de la brique dématérialisée, notre processus de production futur nécessitera moins d'énergie. Il sera alors plus facile de remplacer entièrement l’énergie malgré tout nécessaire par des énergies renouvelables.

Nous tirons déjà un parti maximal des technologies existantes. Nous avons installé des panneaux solaires sur les toits de toutes nos briqueteries. Nous prévoyons dans notre implantation de Lanklaar la construction d'une première éolienne, mais l'obtention des autorisations est un vrai parcours du combattant. Dans notre usine de pavés à Tolkamer, nous disposons depuis peu d'un nouveau four extrêmement économe, qui remplace trois anciens fours et qui diminue la consommation énergétique d'environ 30%.

Nous investissons aussi dans de nouvelles avancées technologiques. L'hydrogène pourrait s'avérer très intéressant si nous pouvons un jour le produire à partir de l'énergie éolienne ou solaire. Sans attendre cela, nous sponsorisons un projet d'étude novateur mené par la KU Leuven concernant la production d’hydrogène gazeux au moyen de panneaux solaires, avec un haut rendement.

Bien partis pour produire des briques négatives en CO2

La neutralité en CO2 est clairement la façon d'avancer ces prochaines années. Grâce aux plaquettes et à l'écologisation de notre processus de production, Vandersanden est en bonne voie pour une production neutre en carbone d'ici 2050 au plus tard. Nous espérons même atteindre la norme « zéro émission ».

Sur ce plan aussi, nous ne nous arrêtons pas aux processus de production, en impliquant le produit lui-même dans notre chemin vers la neutralité climatique.

Pour le moment, nous sommes bien partis pour produire des briques négatives en CO2. Ce sont des briques qui n’émettent pas de CO2 pendant le processus de production mais qui, au contraire, en absorbent. Comme une grande partie de la matière première de base provient du recyclage, il s’agit d’un premier pas vers une économie « circulaire ».

Cette brique négative en CO2 deviendra entièrement circulaire si nous parvenons à la traiter « à sec » (au lieu de la fixer ou de la maçonner) de telle sorte que le mur puisse être démonté durant la démolition et les briques réutilisées. Les premiers développements de produits de cette « brique de parement disruptive » sont prometteurs. Cette innovation disruptive bénéficie de toute notre attention et nous y croyons profondément, d'autant que les premiers développements au niveau des produits sont prometteurs.

En tous les cas, Vandersanden ne reste pas les bras croisés quand il est question de développement durable. Pour nous, il est évident que la brique de parement doit évoluer avec son temps. Des briques plus fines et donc plus pauvres en CO2 et plus écologiques sont une des premières pièces de ce puzzle.

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